Le sentier de Corisande, nommé en l’honneur de Diane d’Andoins, nous plonge dans un passé où Guiche, au Moyen Âge, jouait un rôle stratégique. De la fortification médiévale aux transformations du paysage par l’activité humaine, ce lieu raconte une histoire riche d’agriculture, de pêche, de commerce et d’exploitation de la pierre.
Sur cette page
- Le sentier de Corisande
- Un lieu stratégique
- La barthe de Hache
- La ville « Louis Philippe »
- La ligne de chemin de fer et l’autoroute
- Guiche, le village aux 4 ponts
- Des habitations disparues
Le sentier de Corisande
Diane d’Andoins, également connue sous le nom de Corisande, comtesse de Guiche, a donné son nom à ce sentier.
Ce sentier surplombe une falaise artificielle, créée par l’exploitation d’une importante carrière au XIXᵉ siècle et au début du XXᵉ. Il relie l’esplanade du château à celle du trinquet et au Port de Guiche.
Depuis ce point, vous pouvez observer le relief naturel partiellement préservé ainsi que les aménagements récents, près de la Bidouze, avec maisons et jardins.
Le château a été construit pour défendre cet emplacement stratégique sur un éperon rocheux, autour duquel s’est développée la Bourgade de Guiche. Son importance vient de la proximité de la Bidouze, de l’Adour et des Gaves réunis, qui se jettent dans l’Adour sur la commune de Sames, au nord-est.
Un lieu stratégique
Ce lieu avait une importance stratégique autour de l’an 1000, marquant la limite nord de l’ancien Royaume de Navarre et lui offrant un accès à l’océan. C’était un point de transit pour les marchandises en provenance du Pays Basque, des Landes, du Béarn, des Hautes-Pyrénées, du Gers et du pays Toulousain.
Ce lieu était propice à l’enrichissement facile, car l’Adour était littéralement barré par une nasse, constituée de véritables barrages de pieux disposés en deux rangées en forme de dents de scie, traversant le courant.
Cette nasse capturait un grand nombre de poissons tout en entravant la navigation et l’écoulement des eaux. Connue sous le nom de « nasse de Saubagnac », d’après l’un de ses concessionnaires, elle se situait entre les maisons Loustaunau et la Grand Borde, en face de l’île de Mirepech, au nord.
Draps, vin, viande, poisson, cuirs, pastel de Toulouse, froment et autres marchandises transitaient par ce lieu. Au XIVe siècle, cela générait de grandes richesses, profitant au roi d’Angleterre par l’intermédiaire de la famille Albret et d’autres familles régnantes.
Mais cette prospérité suscitait également de nombreuses convoitises et oppositions, notamment de la part de la famille de Gramont à Bidache, ainsi que les seigneurs locaux de Peyrehorade, Bayonne et Dax, provoquant de nombreux conflits. Tout cela prit fin au cours du XVe siècle.
La barthe de Hache
La vaste plaine, appelée barthe de Hache, qui sépare les fleuves des coteaux, a été assainie à partir du XVIe siècle. Des digues y ont été élevées, des fossés creusés, et des systèmes de portes installés pour réguler les entrées d’eau.
C’est également à cette époque que sont apparues les constructions bordant l’Adour et la Bidouze, des bordes qui marquent une phase de colonisation. De nombreuses familles s’y sont installées, au plus près de leurs activités agricoles ou de pêche, tandis que les propriétaires résidaient sur les coteaux à l’abri des inondations (au sequé). La plupart des maisons portent le nom de leur propriétaire, comme « Borde Garat », « Borde Hiriarton », « Borde Chuhenne », etc. A noter que certaines maisons proches de la Bidouze servaient d’entrepôts.
Extrait du cadastre 1817 © AD64
En consultant le cadastre napoléonien de 1817, on constate que toutes les parcelles étaient nommées, cultivées et de petite taille. Aujourd’hui, la vue vers l’Adour est peu dégagée en raison de la présence de la voie ferrée et de l’autoroute, qui forment une barrière artificielle. L’ensemble est partiellement masqué par de nombreux arbres, alors qu’au Moyen Âge, la plaine était défrichée pour mieux surveiller les environs.
Dans les années 1960, les barthes ont fait l’objet d’un remembrement, ce qui a conduit à la création des grandes parcelles actuelles, ainsi qu’à un assainissement et un défrichement, effaçant les anciennes limites et supprimant les canaux et fossés d’origine. Aujourd’hui, la culture du maïs domine, avec quelques parcelles de kiwis.
La ville « Louis Philippe »
Devant nous aurait pu se dresser une ville nommée « Ville Louis Philippe », établie partiellement sur les communes de Guiche et de Sames. Ce projet, initié vers 1830, faisait partie d’un plan global reliant l’océan Atlantique à la Méditerranée par un canal conçu par l’ingénieur Louis Galabert.
Canal Royal des Pyrénées © BnF Gallica
Ce projet n’a pas abouti en raison de l’arrivée du chemin de fer. Cependant, une partie des travaux de Galabert a été reprise par la Compagnie des Chemins de Fer du Midi pour établir la ligne Bayonne-Toulouse.
La ligne de chemin de fer et l’autoroute
La construction de la ligne de chemin de fer reliant Bayonne à Toulouse, inaugurée en 1864, a rencontré de nombreux obstacles, notamment l’opposition entre les villages de Sames et de Guiche à propos de l’assainissement et des risques d’inondation. La solution trouvée fut de construire deux canaux parallèles : l’un pour les eaux de Guiche et l’autre pour celles de Sames. La pertinence de cette solution reste difficile à comprendre.
À la fin de l’année 1991, une nouvelle barrière visuelle s’est ajoutée à celle de la ligne de chemin de fer : l’autoroute, désormais au premier plan. Si l’Adour faisait office d’autoroute au Moyen Âge, elle a été détrônée par cette autoroute concédée à la société Vinci. Ironiquement, le péage que vous voyez, situé sur la commune de Sames, se trouve à seulement 2 km à vol d’oiseau de l’ancienne nasse de Saubagnac.
Guiche, le village aux 4 ponts
Pour mémoire, un pont en bois existait près de la Téoulère, une ancienne tuilerie très fréquentée. Ce pont s’est effondré vers 1770, avant d’être remplacé plus d’un siècle plus tard par le pont de Latxague.
Bachets chargés de pierre et pont de Latxague (carte postale, autour de 1950)
En tenant compte du premier pont situé au confluent de la Bidouze et de l’Adour, souvent reconstruit, Guiche dispose de 4 ponts :
- le pont de Peyroutic, surnommé « le pont jaune » en raison de sa couleur,
- le pont de chemin de fer,
- le pont de l’autoroute,
- le pont de Latxague.
Des habitations disparues
L’extraction de la pierre a entraîné la démolition de nombreuses maisons, comme on peut l’observer le long du sentier de Corisande.
Porte marquant l’emplacement d’une maison démolie
Voici la vue d’ensemble de la Bourgade, photo prise à partir de la barthe de Hache :
Parcours de visite du Port et de la Bourgade de Guiche
Nous vous proposons ce circuit de visite dont chaque point est détaillé ci-dessous :
1 – Aire de stationnement
2 – Port de Guiche
3 – Sentier de Corisande
4 – Château de Guiche
5 – Bourgade de Guiche, la Plaçote
6 – Esplanade du trinquet (à venir)
Distance : 1600 m. Dénivelé : 35 m. Durée de la visite : 1h à 1h30.
Téléchargez ce circuit de visite du Port et de la Bourgade de Guiche au format PDF
Ce parcours a été réalisé avec le concours de l’association de Jumelage Guiche-Auchterhouse.
Pour plus d’informations, consultez également le site Tourisme 64 :