Période du XVI au XVIIIe siècle

XVIe siècle (1500-1599)

Les Gramont deviennent seigneurs de Guiche à partir de 1534
Claire de Gramont pris possession de Guiche en 1534. Le roi de France Charles IX érigea Guiche en comté en décembre 1563. Ce comté comprenait également les paroisses de Bardos, Urt, Sames, Came, Saint Pé-de-Léren, et Briscous. (J. Garat p 42) (J. Robert p 28)

Ce siècle est marqué par les terribles guerres de religion. C’est aussi de grands projets qui aboutissent, en particulier la déviation du cours de l’Adour avec le percement de l’ouverture au Boucau le 28 octobre 1578. Henri IV le 15 novembre 1599 ordonne l’assèchement des marais français. C’est à cette époque que commencent les travaux d’assainissement de nos barthes et la construction des maisons situées le long de l’Adour. (J. Garat p 43, 121, 297 et 342)

Philibert de Gramont et Diane d’Andoins dite « Corisande d’Andoins »
Philibert de Gramont, futur comte de Guiche, naquit au château de Bidache le 22 août 1552. De son côté, Diane d’Andoins, naquit au château d’Hagetmau vers l’automne 1554. Émancipée à l’âge de 12 ans, elle signe son contrat de mariage le 16 août 1567 au château de Pau, sous la présidence de Jeanne d’Albret, mère du futur roi Henri IV. Il est prévu dans ce contrat que si les époux souhaitent un jour se retirer de la compagnie de M. et de Mme de Gramont, le château de Guiche, « meublé et en bon ordre » leur sera cédé avec un revenu de 4000 livres de rente. Le mariage fut célébré en grande pompe, au château de Bidache, un an plus tard le 21 novembre 1568. Philibert de Gramont, blessé à la bataille de La Fère, meurt quelques jours plus tard, en août 1580.
(R. Ritter – Corisande d’Andoins)

Corisande d’Andoins, égérie d’Henri IV
Corisande d’AndouinsCorisande, veuve à l’âge de 26 ans, est amie avec Michel de Montaigne. Dans «Ses Essais », celui-ci dédicace et insère 29 sonnets de La Boétie à l’attention de la comtesse de Guissen, qu’il appelle « cette grande Corisande ». Mais l’histoire retiendra essentiellement la longue liaison de Corisande avec Henri IV. Elle fut très mouvementée ; elle joua auprès de lui un rôle de premier plan. Dans ses trajets Bidache / Bayonne Corisande traversa Guiche à plusieurs reprises (la Bidouze et l’Adour étaient les seules voies empruntées à cette époque). (R. Ritter – Corisande d’Andoins)

Voir la sculpture Mémoire du village, évocation de Corisande d’Andoins.

Le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis passent par Guiche
« Dans l’après midi du 12 juillet 1565, venant de Bayonne par eau, sous un soleil torride, Charles IX, Catherine de Médicis et leur suite arrivaient à Bidache où Antoine 1er, déjà fastueux d’inclination, n’avait rien ménagé pour réserver à ses hôtes royaux une réception splendide »
(R. Ritter – Bidache p 25)

Catherine de Bourbon, sœur d’Henri IV est reçue à Bidache le 13 février 1591 par Corisande, comtesse de Guiche, et se rend à Bayonne le lendemain. Jean Robert relate : « Le lendemain matin, le lieutenant de la ville de Bayonne, deux échevins et deux jurats, allèrent prendre la princesse sur la Bidouze dans une galupe garnie de velours sur laquelle avait été élevé un pavillon richement tapissé. Cette galupe était remorquée par 4 galions ou barques montées chacune par un conseiller, dix rameurs, deux trompettes et un porte-enseigne, ces derniers vêtus de blanc et d’incarnat, aux couleurs de Catherine. En débouchant sur l’Adour, après Guiche, la galupe princière rencontra deux autres chaloupes peintes en blanc et rouge où des arquebusiers tiraient des salves en l’honneur de Catherine ». (J. Robert p 142)

XVIIe siècle (1600-1699)

Duché de Gramont
Antoine III de Gramont, Maréchal de France sous Louis XIV, est le quatrième comte de Guiche. « Il obtint de Louis XIV, en 1648, des lettres patentes réalisant l’érection définitive en duché prairie du comté de Gramont, auquel étaient annexés le comté de Guiche et les autres seigneuries voisines » (R. Ritter – Bidache p 34).

En décembre 1615 une menace pèse sur Guiche et les villages environnants. En effet les troupes protestantes du duc de la Force, gouverneur du Béarn et ennemi des Gramont, se sont emparés d’Hastingues. Le capitaine du château de Guiche reçoit du secours en provenance de la ville de Bayonne : poudre, plomb, artillerie, biscuits … Guiche fut épargné et Hastingues évacué.
(J. Garat p 45, 115) (R. Ritter – Bidache p 33) (J. Robert p 144)

Construction d’un pont en bois sur la Bidouze
C’est dans le courant de ce siècle que sera construit un premier pont en bois qui permettait de franchir la Bidouze au niveau de la maison «Teoulère», à proximité du château. Ceci malgré l’opposition des Bayonnais qui se sont manifestés à la fin du siècle précédent. Ce pont, en ruines et dangereux, ne sera plus utilisé à la fin du siècle suivant. (A. Bareigts p 14) (J. Garat p 446, 451)

La culture du mil d’Inde ou milhet d’Inde (maïs) apparaît en 1626 dans les barthes de Guiche, dans l’île de Mirepeix et à Urt. Citons Jean Robert : « la culture du millet d’Inde en 1626-1627, dans les terres les plus humides du domaine gramontois, est encore peu étendue, peu soignée et d’un maigre rapport, entre 130 et 160 conques annuelles, et encore le receveur, pour cause d’inondation, a retiré le « millet d’Inde tout mouillé et mal mesnagé » » (J. Robert p 53)

Deux églises existent à ce moment là. D’une part le chapelle située près du château et du presbytère (maison Canton) au quartier de la Bourgade. D’autre part celle située dans le domaine de Labadie, également entourée d’un cimetière. En effet l’ajout d’une sacristie en 1696 a lieu après l’achat d’une quinzaine de sépultures. Le presbytère actuel, situé au bourg, a été construit en 1656.
(J. Garat p 189, 191)

Les statuts de la paroisse sont rédigés en 1699. Ce document indique le fonctionnement de la paroisse, la nomination des jurats et les différents règlements applicables (pour les bouchers, pour la conservation des bois, nombre de chênes qu’il faut planter au bois, etc …). Cette délibération a été prise le 30 avril 1699 par les jurats et notables « capitulairement assemblés dans la maison de Casenave à Guiche par devant le notaire royal Jean de Gaion et le procureur du Roi Bertrand Novion ». Ils furent homologués et autorisés par le parlement de Bordeaux le 23 novembre 1699. (A. Bareigts p 22 à 32)

XVIIIe siècle (1700-1799)

Guiche demande à ré-intégrer la province du Labourd
Les communautés d’Urt, de Bardos et de Guiche avaient été démembrées de cette province et appartenaient au duché de Gramont. C’est une requête commune qui est adressée au Biltzar (assemblée de tous les députés du Labourd qui se tenait à Ustaritz) en 1761. A partir de là ces paroisses relevèrent du Labourd pour toutes les affaires administratives. En 1789 les habitants de Guiche regrettèrent que l’on envoie à Ustaritz des personnes ne connaissant pas la langue basque et qui « bien souvent se retirent sans savoir rendre compte du résultat du Biltzar »
(J. Garat p 77) (J. Robert p 156)

D’importants travaux sont entrepris au bourg durant ce siècle, il prend peu à peu sa forme actuelle (J. Garat p 176-177, 197 à 201, 208 à 210) :

  • En 1738 l’église reçoit sa première horloge, placée à l’extérieur.
  • En 1753 est construit un bâtiment en face de Laciceroue, à usage de presbytère, par Jean Miremont vicaire. Ce bâtiment a fait l’objet d’une expropriation par la commune en 1805, pour être utilisé comme école publique. Aujourd’hui ce bâtiment abrite la mairie du village.
  • En 1756 l’église fait l’objet d’importants travaux de réfection.
  • En 1760 « le pigeonnier », qui semble être une simple toiture posée sur des colonnes en pierre, et qui sert d’abri aux fidèles qui se rendent à l’église, est reconstruit sous la forme qu’on lui connaît de nos jours.
  • En 1771, au moment de l’installation du nouveau curé Jean Castencau, d’importants travaux de restauration sont réalisés dans le presbytère situé en face de la maison de Chuhenne.
  • En 1781 le mur du cimetière est rebâti, il est intéressant de noter la présence d’une boulangerie installée à Hiriart Vieux (aujourd’hui Antonin) en face de ce mur.
  • Cette même année, la place du village est réhabilitée, y sont installés des bancs en cœur de chêne ainsi qu’une grande table « commune ».
  • La maison de Hiriarton est démolie et reconstruite un peu en recul, à l’emplacement actuel.

L’enseignement est dispensé sous le porche de l’église
Jacques Lussan, maître d’école en 1738, reçoit de chaque foyer une modeste somme d’argent et un quarteron de blé d’Inde. Il est également sonneur de cloches et chantre. Il doit enseigner à prier Dieu, à lire et à écrire ainsi que l’arithmétique. Il donne des cours de 9h à midi et l’après diner de 1h à 4h. Seulement un garçon est scolarisé en moyenne sur 15 habitants (statistiques dans notre région).
(J. Robert p 87, 88)

La carte de Roussel de 1718 nous renseigne sur l’emplacement des maisons
On remarque la présence de 10 d’entre elles dans la barthe, entre Peyroutic et Maribère. Le terrier de Guiche de 1739 nous donne la consistance des biens : 212 maisons possédent des terres, dont 13 comportent une superficie inférieure ou égale à 1 journée (0.28 a), 91 moins de 4 journées (1.12 h). En 1761 on dénombre à Guiche 1337 habitants.
(J. Garat p 98, 121, 254 à 256) (J. Robert p 149)

Une épidémie d’épizootie décime les troupeaux de bovins en 1774
Le 27 septembre 1774 une délibération prise par la communauté indique « qu’il est notoire que les habitants sont dans la consternation par l’effet d’une maladie pernicieuse qui vient de faire périr tout le bétail à cornes. De façon que, outre le petit et le grand commerce du dit bétail qui se faisait sur cette paroisse, est ruiné, on se trouve dans l’impossibilité de faire le charroi et les labourds ordinaires pour la semaison du froment et autres travaux … ». Guiche, comme toutes les communes du Labourd est fragilisé, les années qui suivent seront des « années noires ».
(J. Garat p 294-295)

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